Contes d’animaux

Contes d’animaux

 

 

 

 

 

 

  1. Tu es cuite même si tu gazouilles encore[1]

 

L’hyène cherchait un repas. Elle attrapa un passereau et alla chercher du feu pour le faire cuire. Mais n’ayant trouvé que des cendres déjà fraîches, elle l’y enfonça et partit attendre qu’il soit prêt. Puis elle revint retirer le passereau qui se mit à gazouiller. L’hyène le jeta dans sa gueule en lui disant :

-Gazouille comme tu veux, tu es pourtant suffisamment cuit.

 

  1. Un repas vraiment agréable[2]

 

La pintade et l’hyène cultivaient un champ et, lorsque le champ eut mûri, elles décidèrent de le garder à tour de rôle. La pintade en mangeait tous les jours de sa garde, puis elle venait raconter à l’hyène que quelqu’un le mangeait, qu’elle l’avait cherché, mais qu’elle n’avait pas pu le trouver.

 

L’hyène s’embusqua alors le jour de garde de la pintade et vit celle-ci en train de manger le mil. Elle la saisit alors, l’égorgea puis la fit cuire dans une grande marmite. Mais, gourmande comme elle l’a toujours été, l’hyène plongeait de temps en temps le doigt dans la marmite qui bouillonnait, elle le retirait, le léchait puis disait :

-La viande de cette pintade est vraiment agréable. Mais elle bascula et tomba dans la marmite où elle cuit à côté de la pintade.

Une autre hyène passa, trouva une marmite remplie de viande cuite ; elle l’emporta très loin et se mit à en manger. Des mouches, attirées par l’odeur de la viande, affluèrent de toute part. L’hyène, pour leur échapper, s’enfuit ; elle trouva un trou et s’y cacha mais à sa grande surprise une lionne y somnolait. L’hyène lui balança alors la marmite et lui dit :

-Tiens, c’est ma mère qui te l’envoie. Fasse qu’elle ne te serve à rien.

 

  1. L’hyène craint le varan[3]

 

L’hyène [mâle] se maria à la hase. Un jour, pendant qu’il se promenait, il rencontra un varan en colère qui se gonflait et se dégonflait au gré de sa mauvaise humeur, et qui tournait sans cesse sur place. L’hyène eut peur, puis dit au varan :

-S’il te plait, laisse-moi me cacher derrière cet arbre là-bas.

-Jamais, je ne te laisserai partir, lui répondit-il.

Le varan se mit alors à pourchasser l’hyène qui, gagnée par la peur, courait dans tous les sens. Le varan ne pouvant saisir que sa queue la sectionna. L’hyène arriva enfin chez son épouse qui remarqua la queue manquante.

-Qui a coupé ta queue lui demanda-t-elle ?

-J’ai trouvé tous mes amis circoncis et j’en ai fait autant, lui répondit-il.

-Ce n’est pas vrai, tu me mens. Je sais que c’est l’éléphant qui t’a coupé la queue. Vous vous êtes bagarrés ?

-Non, jamais, tu sais très bien que je suis capable de terrasser l’éléphant.

-C’est donc le lion ?

-J’ai terrassé l’éléphant, comment ne pas terrasser le lion ?

-C’est donc le tigre ?

-Celui qui est capable de terrasser l’éléphant et le lion est capable de terrasser facilement le tigre.

-C’est donc le loup ?

-Je terrasse les grands animaux féroces et je me fais terrasser par le loup, c’est absurde.

La hase réfléchit un moment puis lui dit :

-C’est donc le léopard ?

-Cesse de me harceler, tout ça n’est que mensonge.

La hase laissa son mari jusqu’à ce qu’il se fût endormi, puis elle se mit à crier :

-Laisse-nous en paix, que cherches-tu encore aujourd’hui ? Ça ne te suffit pas d’avoir coupé hier la queue de mon mari ?

L’hyène se réveilla alors en sursaut, paniquée :

-Que veux-tu, varan ? Hier tu coupes ma queue et aujourd’hui tu viens m’importuner.

 

  1. Quel gros scorpion ![4]

 

L’hyène rencontra un jour un scorpion dont l’aiguillon vénéneux pointait vers le haut. Elle lui demanda :

-Est-ce que tu es gravide ?

-Tu veux vraiment le savoir ? Viens donc sentir ma queue, lui répondit-elle. La pauvre hyène s’approcha et sentit la queue du scorpion mais celui-ci la piqua avec son aiguillon si fort qu’elle se mit à courir hors d’elle.

Quelques jours plus tard l’hyène rencontra une brebis gravide ; elle s’en approcha pour la manger mais celle-ci releva sa queue comme le font en général toutes les bêtes gravides. L’hyène eut alors peur et s’enfuit en disant :

-Quel gros scorpion !

 

  1. L’hyène et les dattes[5]

 

L’hyène trouva un jour une datte jetée par terre. Poussée par sa gloutonnerie, elle se mit à happer la terre autour d’elle, sans s’en approcher, jusqu’à être complètement rassasiée. Elle s’en alla alors en disant :

-Qui me verra, pensera sûrement que je me suis rassasiée de dattes dont j’ai laissé une.

 

  1. L’hyène et le morceau de viande séchée[6]

 

Un jour, l’hyène trouva un morceau de viande séchée. Elle le ramassa et le lança dans sa gueule, mais le morceau passa à coté et tomba par terre. Elle le ramassa de nouveau et le lança dans sa gueule, mais le morceau tomba encore par terre. A la troisième fois elle s’en saisit fermement et l’avala en maugréant :

-Maudit morceau, je t’avalerai coûte que coûte

Mais le morceau avalé sortit directement de l’anus. Déconcertée, l’hyène conclut :

-Il est décidément impossible de profiter de ce morceau

 

  1. L’hyène et le morceau de viande[7]

 

On raconte que l’hyène, au cours de l’une de ses promenades, aperçut un morceau de viande séchée jeté au bord de la route. Elle se ramassa et bondit sur le morceau. Elle le dépassa et, pensant le saisir, avala une bouchée de terre. Quand elle se retourna, elle vit le même morceau et bondit sur lui de nouveau. Elle le manqua et, à sa place, avala à satiété plusieurs bouchées de sable. Enfin rassasiée, sans avoir touché au morceau de viande, elle s’arrêta satisfaite et dit :

-Louange à Allah, nous nous sommes bien régalées de viande au point de laisser des restes.

 

  1. Toute cette eau ne peut que contenir de la sauce[8]

 

On raconte que l’hyène affamée passa près d’un canal plein d’eau. Elle se mit à laper gloutonnement en répétant :

-Toute cette eau ne peut que contenir de la sauce. Et elle ne s’arrêta de boire que lorsque son ventre creva.

 

  1. L’hyène et la privation[9]

 

On raconte que l’hyène s’était saisie d’un os long et s’était retirée à part pour profiter pleinement de sa moelle jaune. Elle aspira la moelle et, involontairement, l’ingurgita sans avoir eu le temps d’en apprécier le goût. Elle s’exclama avec regret :

-Voilà ce qu’on appelle la privation au vrai sens du terme.

 

  1. L’achat d’un linceul pour le hérisson[10]

 

Le chacal porta plainte auprès du roi de la forêt contre le hérisson. Il ne pouvait plus supporter les sarcasmes et les diffamations dont il l’accablait quotidiennement.

-Amène le moi, ordonna le lion au chacal, et il sera décapité pour t’avoir outragé et t’avoir manqué de respect.

Le chacal alla chercher l’importun et le trouva en train de se distraire avec les lièvres. Il se saisit de lui et l’emporta. Intrigué, le hérisson interrogea :

-Où veux-tu me conduire ?

-Chez le lion, pour t’exécuter.

 

Le hérisson sollicita un moment de liberté pour pouvoir s’acheter un linceul au marché voisin. Le chacal le lâcha et insista pour qu’il revienne sans tarder. Le hérisson ne respecta pas son engagement et, au lieu de revenir, alla rejoindre le terrain de jeu des lièvres. Le chacal le poursuivit et de nouveau l’attrapa, décidé à ne plus le laisser s’échapper. Parvenus à proximité du marché, le hérisson demanda qu’on lui permette de se procurer un linceul. Le chacal, catégorique, lui répondit :

-Jamais. L’homme intelligent ne se laisse pas mordre par deux fois dans un même terrier ! J’irai, en personne, pour t’acheter le linceul et tu m’attendras ici.

Dès que le chacal eut disparu dans le marché, le hérisson prit la fuite et alla se cacher dans un endroit sûr.

 

  1. Les cœurs de la bande[11]

 

On raconte que le serpent, le tigre, le lion et l’éléphant s’organisèrent en une bande qu’ils nommèrent varthatha Ils écumaient la région et s’adonnaient à cœur joie à tous les abus sans crainte ni scrupule. Ils passèrent, dans leur errance, par la tente du chacal. Ils y trouvèrent la hase, agitant du lait conservé dans une petite outre. Ils burent le lait et poursuivirent leur aventure. Le chacal rentra le soir et réclama du lait caillé.

-Il a été bu par varthatha, répondit la hase.

-Qu’est-ce que varthatha, questionna le chacal ?

-Le serpent, le tigre, le lion et l’éléphant. Une gent dont tu ne m’offriras certainement pas les cœurs.

-Bien, passe-moi mon sac et mon canif.

Il alla sans se presser sur les traces de la bande car, estimait-il, il ne tarderait pas à les rattraper parce qu’ils s’arrêteraient partout dans leur campagne de rapine. Il rejoignit la bande et fut accueilli chaleureusement par tous ses membres. Il les accompagna pour la suite du voyage, jour et nuit, sans jamais les quitter. Ils s’arrêtèrent sous un palmier doum pour passer la sieste et chacun alla s’étendre sur une branche. Courtois et prévenant, le chacal demanda :

-Frères, je crains de vous déranger, dites-moi qu’est-ce qui importune le plus chacun de vous pour que je puisse l’éviter.

Le serpent dit : -Je ne peux souffrir qu’on me touche la queue.

Le tigre : -Je ne supporte pas qu’on fasse tomber sur moi de la poussière.

Le lion : -Je ne supporte pas qu’on me fixe du regard.

L’éléphant : -On ne touche pas à ma trompe.

Le chacal les laissa dormir, monta sur un veau et toucha la queue du serpent, il lança des petits cailloux sur le tigre, fixa le lion du regard et toucha la trompe de l’éléphant.

 

  1. Le chacal et la dot de la fille de la hase[12]

 

On raconte que le chacal demanda à la hase la main de sa fille. Elle lui répondit qu’elle ne marierait sa fille qu’à celui qui lui amènerait, comme dot, les cœurs du lion, du l’hyène [mâle] et d’autres fauves. Le chacal partit voir le lion et lui dit :

-Sire, vous êtes malade ?

-Comment le sais-tu ?

-Tes yeux sont jaunes.

-Quel est mon remède ?

-Tu dois égorger deux chamelles grasses et deux vaches maigres. Je vais te couvrir les yeux et te servir de la viande grasse mélangée avec de la viande maigre.

-Que dois-je boire ?

-Ne te fais pas de souci : Abd Rahman [l’hyène], Sidi [le phacochère] et le loup iront chercher l’eau.

L’hyène part la première chercher l’eau. Quand on lui charge les outres, elle va à pas accélérés, naturels, sans se cabrer. Le chacal la chatouille et elle balance les outres qui se déchirent. Le chacal accourt et dit au lion : l’hyène perfide a délibérément déchiré les outres et nous a laissés assoiffés.

-Va l’égorger.

Le chacal égorge l’hyène, en apporte la viande et conserve le cœur. Le lion lui dit :

-Où est son cœur ?

-Si elle avait un cœur elle n’aurait pas fait tomber les outres pour nous laisser sans eau.

Le lendemain matin le phacochère part au puits chercher l’eau. Quand il s’approche, au retour, le chacal le pique avec une grosse épine, il se cabre et fait tomber les outres. Le lion dit au chacal : égorge-le comme tu l’as fait pour l’hyène. Le chacal égorge le phacochère, apporte sa viande au lion et garde le cœur. Le lion demande le cœur du chacal qui répond : S’il avait un cœur, il n’aurait pas déchiré tes outres.

 

Le troisième jour, le loup partit tôt chercher l’eau. Il ramenait les outres quand le chacal le chatouille à l’improviste. Il se cabre et laisse tomber les outres. Le chacal accourut en informer le lion qui lui ordonne de l’égorger comme l’hyène et le phacochère et de lui apporter sa viande. Il l’égorge, garde son cœur et amena la viande au lion. Celui-ci lui demande où est le cœur ? S’il avait un cœur il n’aurait pas commis un tel forfait, répéta le chacal.

 

Il ne restait plus au chacal que le cœur du lion pour compléter la dot de la fille de la hase. Il réfléchit à un stratagème pour l’obtenir. Il vient finalement voir le lion et dit :

-Sire, j’ai appris qu’une violente tempête va souffler et emporter les grands.

 

Le lion lui demanda que faire pour y résister, moi qui suis grand. Le chacal lui répondit : -Je vais t’attacher au tronc de cet arbre. Le lion lui dit : -Fais-le avant que le vent ne souffle. Le chacal l’attache et allume le feu en criant au lion : -Sire, tenez ferme car la tempête approche. Le lion ne put se dégager de la corde et brûla. Le chacal ouvrit ses entrailles prit son cœur et donna les quatre cœurs comme dot de la fille de la hase.

 

  1. La cueillette du chacal et de la hase[13]

 

Une fois le roi de la forêt [le lion] demanda à la hase et au chacal de lui cueillir des jujubes dans la brousse. Ils se dirigent vers la brousse, la hase se met à cueillir les jujubes mûrs pour remplir son sac alors que le chacal mangeait tous les fruits qu’il trouvait.

Le soir la hase avait rempli son sac de jujubes et le chacal se dirige vers le parc à chameaux, remplit son sac de bouses et met de jolis fruits amers au-dessus.

Au retour, le chacal dit à la hase : -J’ai trouvé aujourd’hui des jujubes paradisiaques.

La hase tomba dans le piège et pria le chacal d’accepter d’échanger leurs sacs.

Il répondit : -Pour ton plaisir, je le fais. Il lui tendit son sac et prit l’autre.

Arrivés à l’antre du lion, le chacal vida son sac devant le lion. Puis la hase dévoila sa cueillette qui n’était que bouses sèches, Furieux, le lion lui donna une gifle qui la tua sur-le-champ.

 

  1. La hase, le chacal et les cinq cœurs[14]

 

On raconte que le chacal est venu voir la hase pour demander la main de sa fille. La hase lui posa comme condition d’apporter cinq cœurs comme dot de la fille.

Parti chercher les cinq cœurs, le chacal rencontre une hyène ayant un taureau, une gazelle, un âne et des moutons qu’elle garde. Le chacal, faisant semblant d’aider l’hyène et lui garde un jour les moutons. Le lendemain, il accompagne l’âne vers le puits et le ramène avec deux outres sur le dos. Il le chatouille et l’âne se cabre et fait tomber les outres qui se déchirent. Il revient en insultant et en maudissant le baudet, prétendant qu’il a déchiré les outres par stupidité. L’hyène lui ordonne d’égorger l’âne dont il garde le cœur.

La nuit, le chacal trouve une calebasse pleine de lait à côté de la tête de l’hyène. Il boit jusqu’à satiété et quand l’hyène demande qui a bu son lait, le chacal répond : -Il a été bu par la stupide gazelle. L’hyène lui ordonne d’égorger la gazelle dont il conserve le cœur.

Il en fait de même avec le taureau et avec un mouton. Il ne restait plus à obtenir qu’un cœur que le chacal voulait être celui de l’hyène. Il introduit dans la fourrure de l’hyène un tison à l’insu de cette dernière qui brûla. Le chacal l’égorge, prend son cœur et revient, rayonnant de joie, voir la hase avec les cinq cœurs.

Celle-ci lui donna sa fille comme épouse avec les plus beaux habits et parures.

Le chacal prit la fille de la hase et la servit à sa famille comme proie précieuse et dîner de gala la nuit des noces.

Après un certain temps, la hase rencontra le chacal et lui demanda des nouvelles de sa fille. Il lui répondit qu’elle allait bien, qu’elle avait sa nostalgie et lui demandait de lui rendre visite immédiatement. La hase fit sa toilette et sortit pour visiter sa fille.

Dès qu’elle s’approche de la tanière des chacals, la hase fut prise en chasse par ceux-ci qui voulaient la dépecer. Sauvée de justesse par sa course, la hase croisa le chacal et lui dit : -Vous avez tué ma fille.

Il lui répondit : -Au diable celui qui te demande des informations.

 

  1. Le chacal et longues oreilles [la hase][15]

 

Un jour le chacal partit chasser et laissa sa femme au campement. La hase qui était seule sous la tente reçut la visite du lion, de l’hyène et du loup. Elle fut impressionnée par leur virilité. A son retour chez lui, le chacal trouve la hase en colère et elle lui dit : -Tu n’es pas un homme, les hommes sont ceux qui sont passés nous voir aujourd’hui. Il lui demanda : Qui sont ces hommes ? Elle répondit : -Le lion, l’hyène et le loup. Le chacal lui dit : -Que voilà de vrais hommes ! Je peux t’apporter leurs cœurs. Elle éclata de rire ironiquement et rétorqua : -C’est toi l’homme !

Le chacal se prépare immédiatement au voyage, suit leurs traces et les trouve à l’ombre d’un arbre. Ils le fixent du regard et il leur dit :

-C’est un bon vent qui m’amène. Mon épouse m’a dit que vous avez passé la journée chez moi et je viens vous accompagner dans votre voyage.

Le lendemain matin, ils continuent leur chemin et, après avoir campé, le lion leur ordonne d’aller chercher de l’eau. L’hyène et le loup partent puiser l’eau au puits.

Le loup se demanda : -Comment allons-nous porter ces outres remplies ?

L’hyène répondit : -Nous les porterons ensemble.

Le loup rétorqua : -Celui qui les a fait venir doit les transporter.

Ils sont revenus et l’hyène portait seule les outres. Le lion cria alors au chacal : -Égorge ce maudit loup. Le chacal égorge le loup, grille sa viande et la sert au lion. Celui-ci lui demanda où est le cœur ? S’il avait un cœur il n’aurait pas agi de la sorte, répond le chacal.

Le matin suivant l’hyène et le chacal partent chercher l’eau et quand ils remplissent l’outre, le chacal dit à l’hyène : -Qui va porter cette outre ?

-Je vais la porter, répond l’hyène.

-Tu la portes par peur du lion.

L’hyène jette l’outre, en verse l’eau et ils reviennent voir le lion qui leur demande : où est l’eau ? Le chacal répond : -L’hyène s’est fâchée et a jeté l’outre qui s’est déchirée. L’hyène se récria : -Elle est tombée par mégarde. Le lion rétorqua : -Non c’est fait exprès. Le lion ordonne au chacal d’égorger l’hyène. Le chacal égorge l’hyène, en grille la viande et apporte la viande en conservant le cœur dans son sac. Le lion lui demande : -Où est aussi le cœur de l’hyène ?

-Il est comme son ami. Comment peuvent-ils être avec vous et recevoir vos ordres sans les exécuter sauf s’ils n’ont pas de cœur ? Moi, j’exécute immédiatement tout ordre que vous me donnez.

Le lendemain matin, il vient voir le lion et dit :

-J’ai rêvé qu’une violente tempête allait souffler et emporter tout sur son passage. Pour s’en protéger, il faut se couvrir de paille.

Le lion lui demande de chercher de la paille et de l’attacher autour de son corps. Le chacal le fait et met le feu à la paille. Le lion entend le bruit du feu et demande au chacal de quoi il s’agit. Il lui répond : -Sire, tenez ferme, car la tempête s’approche. En quelques instants le lion brûla. Le chacal ouvrit ses entrailles prit son cœur et revint voir sa femme.

 

  1. Le chacal, l’hyène et le campement[16]

 

Une fois le chacal vient voir des gens qui l’attrapent et l’attachent avec une corde au tronc d’un arbre. Ils l’arrosent de seaux pleins de crottes pour l’humilier. Il resta dans cette situation jusqu’à ce que l’hyène vienne le voir et lui dise : -Tu es gras, que manges-tu ? Le chacal lui répondit :

-Je suis l’hôte de populations vraiment généreuses qui s’acquittent bien de l’hospitalité et me servent chaque soir des plats remplis de viande d’agneau cuite au beurre.

L’hyène le pria de lui céder sa place. Le chacal répondit :

-Viens, que je t’attache à ma place, et le soir les gens t’apporteront ce que tu désires.

Le chacal l’attache et se sauve. Au coucher du soleil, les hommes viennent, portant les canaris ; ils bastonnent l’hyène et l’arrosent d’eau chaude. Elle cria :

 -Ô chacal, reviens à ta place, que tu ailles aux enfers !

 

  1. Le coq, le bélier et l’âne[17]

 

On raconte que le coq, le bélier et l’âne se mirent d’accord pour cultiver un champ. Il fallait se répartir les tâches.

Le coq se porta volontaire pour réunir les semences à partir des espaces avoisinants les mortiers et moulins.

Le bélier se chargea d’abattre les arbres à coup de cornes afin de clôturer le champ.

L’âne prit sur lui de bêcher la terre avec ses sabots et le coq le suivit en enterrant les semences dans ses traces.

Quand le mil devint mûr, ils pensèrent au partage de la récolte.

L’âne dit : -Je n’ai besoin que des tiges. Le bélier porta son choix sur les palmes et le coq prit les grains.

Chacun se procura sa part et vécut dans l’opulence.

Quand ils se sentirent bien en forme et en très bonne santé le coq dit :

-Chers amis j’ai envie de crier à mon aise.

Les compagnons lui conseillèrent de renoncer à cette tentation, car il risquait d’attirer sur eux l’attention des bêtes féroces.

-Il me faut crier, insista-t-il.

-Si tu tiens à ton cri, éloigne-toi d’ici.

Il alla loin, poussa son cri et revint sans avoir subi aucun dommage.

Le bélier dit : -Il me faut blatérer à mon tour.

-Tu vas attirer sur nous les fauves.

Le bélier : -Il me faut blatérer.

Le coq et l’âne : -Eloigne-toi d’ici et blatère.

Il alla loin et blatéra sans provoquer d’incident.

L’âne dit : -Comment garder le silence, moi qui étouffe de mélancolie pour ne pas avoir poussé un braiment.

-Pars loin d’ici et défoule-toi.

Il s’éloigna pour braire, l’hyène l’entendit et l’attaqua.

Le coq et le bélier intercédèrent en sa faveur et proposèrent à l’hyène leur amitié et le partage de leur train de vie.

Il accepta et s’ajouta au trio se chargeant parfois de puiser l’eau du puits, de porter les charges de bois et d’autres produits.

Un jour le coq l’amena pour le ramassage du bois et, quand il eut attaché sur son dos une gigantesque charge, il y mit le feu et l’hyène s’échappa en catastrophe vers son foyer.

Là, ses parents traitèrent ses brûlures et réunirent une armée d’hyènes qu’ils lancèrent à l’attaque des trois agresseurs.

Le bélier et l’âne prirent la fuite et le coq se percha sur le faîte d’un arbre.

L’hyène victime de l’agression leur proposa de monter l’un sur l’autre jusqu’à atteindre le sommet de l’arbre et attraper le criminel.

Ils appliquèrent sa proposition et quand ils furent sur le point de saisir le coq celui-ci cria : -Passez-moi le brandon.

L’hyène qui constituait le point d’appui de tous les autres, l’entendit et, pour ne pas se brûler de nouveau, il se retira brusquement, provoquant la chute et la mort de tous ses compères.

 

  1. Les boubous du coq et de l’éléphant[18]

 

Le coq et l’éléphant avaient chacun un boubou sans poche. Ils demandèrent à l’hyène de les orner de broderies. Celui-ci se mit à l’œuvre avec entrain. Chaque fois que l’éléphant arrive et le trouve occupé à broder le boubou du coq, il met celui-ci de côté et prend le boubou de l’éléphant. Quand l’éléphant s’en va et que le coq se présente, il range le boubou de l’éléphant pour coudre celui du coq.

Un jour les deux clients se présentèrent au même moment. Le coq se posta sur un monticule, le fouilla avec acharnement et finit par l’aplanir complètement.

-Ecoute-moi bien dit-il à l’hyène, vois-tu ce monticule, si tu ne mets pas de côté le boubou de l’éléphant pour te pencher exclusivement sur l’exécution des motifs ornementaux de la poche du mien, je te ferai subir le même sort qu’à lui.

Furieux, l’éléphant entra dans un oued voisin et le piétina si fort qu’il le réduisit en poussière. Puis il revint auprès de l’hyène qu’il trouva concentré sur le boubou du coq. Il lui dit :

-Vois-tu cet oued transformé en débris et poussière, si tu n’abandonnes pas le boubou du coq pour t’occuper du mien, je t’écraserai de la même manière.

S’adressant à l’hyène le coq conclut menaçant :

-Donc vous vous liguez contre moi, il ne nous reste plus alors qu’à mobiliser chacun ceux de sa race pour entrer en guerre.

L’hyène et l’éléphant réunirent tous les fauves et le coq mit en état d’alerte tous les oiseaux, et la bataille s’engagea entre les deux camps. Les fauves tuèrent les oiseaux en masse et ceux-ci, craignant d’être exterminés, firent appel au milan.

-Cher milan, lui dirent-ils, secourez-nous par l’un de tes œufs abîmés.

Ils le passèrent à l’aigle qui l’emporta entre ses griffes et quand il fut au-dessus de l’hyène il le laissa tomber sur son crâne. Le jaune de l’œuf éclaboussa le visage de l’animal qui, paniqué, s’exclama : -Quoi donc ! Le pus avant le sang. Et il se saisit de son cartable et se sauva. Dans le cartable l’aigle s’était glissé auparavant et quand l’hyène dans sa retraite arriva sur des lieux éloignés du péril il ouvrit son sac et vit l’aigle. Il maugréa :

-La guerre de l’éléphant et du coq nous a causé cette année des malheurs insoupçonnés, l’aigle est encore là !

Il poursuivit sa course au galop. A la fin, exténué et s’estimant hors de danger, il s’arrêta et ouvrit le cartable. L’aigle y était toujours.

-Quoi, dit-il, je n’arrive pas à me séparer de lui ! Cette guerre de l’éléphant et du coq a attiré sur nous des malheurs jamais connus !

 

  1. Le coq et le renard[19]

 

On raconte qu’un coq se promenait à proximité du village. Un renard de passage lui dit :

-Ton père, que Dieu lui soit miséricordieux, avait une belle voix. Combien de fois m’amena-t-il à l’extase par ses accents mélodieux quand j’avais à passer par ces lieux.

Le coq lui répondit :

-Ma voix est encore plus belle. Ne remarques-tu pas que mes chants sont d’une beauté exceptionnelle. Et il ferma les yeux pour chanter.

Sans attendre le renard s’empara de lui et prit la fuite. Les chiens du village ayant entendu le bruit se lancèrent à sa poursuite. Le coq lui suggéra : -Dis-leur que tu m’as kidnappé dans un autre village. Le renard voulut parler, le coq tomba aussitôt et recouvrit sa liberté.

Le renard tourna vers le coq un regard chargé de regret et dit :

 -Que Dieu avilisse la bouche qui s’ouvre au moment inopportun ! Le coq répondit :

-Que dieu avilisse l’œil qui se ferme mal à propos !

 

21   . La cigogne et l’éléphant[20]

 

L’éléphant et la cigogne partirent en pèlerinage. Ils manquèrent d’eau et eurent terriblement soif. La cigogne proposa : -Que chacun de nous s’introduise dans la panse de l’autre pour s’en désaltérer. L’éléphant approuva la proposition et la cigogne entra et but de l’eau conservée dans sa panse. L’éléphant dit : -C’est mon tour, je vais entrer. La cigogne répondit : -Patiente un peu, laisse-moi le temps de sécher mon plumage. Une fois les plumes séchées, la cigogne s’envola pour de bon.

L’éléphant jura de se venger. Le temps passa, et, un beau jour, pendant que la cigogne nageait dans l’eau du marigot, l’éléphant qui était de passage l’attrapa par la jambe. La cigogne lui dit : -Tu crois t’être saisi de ma jambe. Eh bien, détrompe-toi, il s’agit d’une tige de roseau. L’éléphant la lâcha et elle s’éloigna de nouveau.

L’éléphant convoqua un jour les oiseaux et leur dit :

-Je vais faire le mourant et tâchez de vous réunir tous autour de moi.

Les oiseaux se posèrent tous sur le corps de l’animal. La cigogne arriva et interrogea : -L’éléphant est-il vraiment mort ? S’il est mort, il tend obligatoirement la jambe. L’éléphant tendit la jambe et la cigogne se sauva.

Le soir la cigogne arriva auprès de son nid et dit : -Paix sur vous. Personne ne répondit. Elle reprit : -C’est donc le nid de celui qui me répondait tous les soirs et qui cette fois n’a pas parlé. A ces mots l’éléphant s’empressa de répondre : -Paix sur vous.

 

  1. Kheimadha et le hibou[21]

 

Kheimadha[22] et un hibou, oiseau célèbre par la beauté de ses yeux, avaient caché leur couvée dans un endroit lointain. Ils allèrent en quête d’eau pour faire boire leur nichée. L’eau était rare et ils ne purent en recueillir qu’une très petite quantité. Le hibou l’envoya avec Kheïmadha qui fit remarquer : -C’est insuffisant ! À qui faut-il le donner en priorité ? Et elle décida de le réserver à ses propres enfants. Le hibou arriva et dit :

-Ne t’ai-je pas recommandé de donner l’eau à celui qui a les plus beaux yeux.

Kheïmadha répondit : -Je les ai bien considérés tous et j’ai jugé les yeux de ceux-ci nettement plus beaux

 

  1. L’oiseau de terre et l’oiseau de mer[23]

 

L’oiseau de mer vint proposer à l’oiseau de terre de partir en chasse pour gagner leur pitance. L’oiseau de terre répondit : -Ma nourriture est garantie, pourquoi trimer et se donner tant de peine ? L’oiseau de mer répondit : -Notre durée de vie est fixée à l’avance et il nous faut faire de grands efforts pour vivre. Il s’envola alors haut dans les airs et redescendit jusqu’à plonger le bec dans la mer. Il sortit tenant un poisson qu’il consomma à deux pas de l’oiseau de terre.

 

  1. Le pou et sa larve[24]

 

On raconte que le pou et sa larve trouvèrent un petit lapin qu’ils tuèrent. Ils firent de sa peau une tente, de ses intestins des cordes, des os de ses jambes des supports, de ses côtes une natte, de son foie un coussin, quant au crâne ils l’utilisèrent comme marmite pour cuire la viande restante. Le pou recommanda à sa petite de se tenir loin de la marmite, je vais, lui dit-il, m’absenter un moment pour ramener de l’eau. Si tu sens un vent tiède souffler, sois certaine que je suis morte, par contre si c’est un vent frais qui se lève, sache que je suis encore en vie.

Juste après le départ de la mère la petite enleva le couvercle de la marmite et elle tomba dedans. Le pou revint portant son outre sur la tête, il appela sa petite pour l’aider à déposer sa charge mais celle-ci ne répondit pas. Il jeta l’outre par terre, leva le couvercle de la marmite et entama le partage de la viande disant à chaque fois : ce membre est à moi et celui-ci pour ma larve. Quand il saisit le dernier membre il découvrit dessous sa petite morte. Il jeta la viande et, tout éploré, se mit à gémir et à se lamenter. Un corbeau qui passait demanda : -Pourquoi le pou pleure-t-il ? Le pou répondit :

-J’ai toutes les raisons de pleurer, ma petite est morte à la fin du temps sans trouver personne pour l’accompagner jusqu’à sa dernière demeure.

Le corbeau s’arracha les plumes de tristesse et se posa sur un arbre feuillu. Celui-ci demanda : -Pourquoi le corbeau s’arrache-t-il les plumes ?

Le corbeau : -Le corbeau est en droit de pleurer, ne sais-tu pas que le pou pleure sa fille qui vient de périr à la fin du temps sans personne pour l’accompagner jusqu’à sa dernière demeure.

Les feuilles de l’arbre tombèrent. Un groupe qui se rendait à la fontaine pour s’approvisionner en eau remarqua les branches nues de l’arbre et s’interrogea : -Pourquoi l’arbre s’est-il desséché ?

L’arbre : -L’arbre est en droit de perdre ses feuilles, ne savez-vous pas que le corbeau s’est arraché les plumes parce que le pou pleure sa petite morte à la fin des temps sans personne pour l’accompagner jusqu’à sa dernière demeure.

Les pasteurs éventrèrent les outres et, quand ils arrivèrent au puits, celui-ci demanda : Pourquoi sont-elles si abîmées ?

La caravane : -La caravane de pasteurs est en droit de crever ses outres, ne sais-tu pas que l’arbre s’est desséché et a perdu ses feuilles parce que le corbeau s’est arraché les plumes de tristesse sur le sort du pou qui pleure sa petite morte à la fin des temps sans trouver quelqu’un pour l’accompagner jusqu’à sa dernière demeure.

Le paysan maigrit et laissa saillir ses os décharnés. Son épouse lui demanda : -Pourquoi es-tu aussi squelettique ? Il répondit :

-Je suis en droit de maigrir, ne sais-tu pas que le puits s’est desséché parce que la caravane a crevé ses outres de tristesse sur l’état de l’arbre qui a perdu ses feuilles parce que le corbeau s’est arraché les plumes d’affliction pour le pou dont la petite est morte à la fin des temps sans trouver quelqu’un pour l’accompagner jusqu’à sa dernière demeure.

L’épouse raccommodait une outre et elle se mit l’épingle dans l’œil et le creva. Sa fille arriva et lui demanda : -Mère, pourquoi as-tu crevé ton œil ? Elle répondit :

-Je suis en droit de le crever de douleur pour l’état de ton père qui a maigri de tristesse parce que le puits s’est desséché en solidarité avec la caravane qui a crevé ses outres de compassion sur l’arbre qui s’est dépouillé de ses feuilles parce que le corbeau s’est arraché les plumes de désolation sur le sort du pou dont la petite est morte à la fin du temps sans trouver personne pour l’accompagner jusqu’à sa dernière demeure.

Et, pendant qu’ils étaient dans un tel état de détresse, une violente tempête se leva et les jeta tous dans l’océan.

 

  1. La mouche et le moustique[25]

 

La mouche et la femelle du moustique vécurent sous le même toit, nourrissant chacune à l’égard de l’autre une jalousie excessive. Un jour, la mouche se rendit au fleuve pour boire et la femelle du moustique la suivit. Elle remplit son canari d’eau et ne trouvant personne pour l’aider à le porter, elle le déposa sur sa jambe qui se fractura sous le poids de la charge. Elle tomba dans l’eau du fleuve et se noya. La mouche éclata de rire et voulut se moucher. Elle se fracassa le crâne et chuta dans le fleuve.

La nouvelle parvint à leur mari. Il se dressa d’un bond et, se serrant la ceinture, se brisa l’échine et mourut.

 

 

  1. La grenouille et le chacal [26]

 

Une grenouille vivait dans un marigot. Le chacal arriva, l’immobilisa sous sa patte et lui dit :

-Tu es bien dérisoire pour calmer ma faim, mais mieux vaut te manger que de rester toute une nuit à jeun.

Elle le supplia de la laisser réciter quelques mots. Il répondit :

-Tu peux même en dire cent mais je te mangerai.

La grenouille dit :

-Dieu, conservez-moi en vie, ô vous qui ressuscitez les cadavres déjà en cendre réduits !

Et de vous la terre attend la pluie, Ô, vous le très généreux !

 


  1. La grenouille et le scarabée[27]

 

La grenouille et le scarabée formaient un couple. Un jour la grenouille se fâcha et le lézard intervint pour réconcilier les deux époux. Il invita tous les amis : l’autruche, le lion, l’hyène, l’hyène, le chacal et le sanglier. Ils passèrent la journée en fête, le lézard lançait des cris d’allégresse, l’iguane applaudissait et l’autruche dansait. Chaque fois que l’autruche s’exaltait, l’hyène l’excitait en lançant : -C’est magnifique, fille de notre fille !

 

Au cours de l’une de ses pirouettes, l’autruche heurta violemment le fils du chef du village et le tua. Elle s’enfuit et, comme elle s’était échappée, on voulut se venger sur l’un de ses proches. On interrogea : -Où est celui qui disait que l’autruche est la fille de leur fille ? L’hyène répondit : -Pas par là, pas dans cette assistance.

On demanda : -Y a-t-il encore un malentendu entre deux d’entre vous ? La grenouille répondit : -Je n’ai plus de griefs contre qui que ce soit. Le scarabée répondit de même. Et tous en chœur se félicitèrent de l’atmosphère d’entente et de la concorde qui régnait entre eux.


 

 

[1] Source : Noumamghar (Dakhlet Nouadhibou).

[2] Source : Adelbegrou (Hodh Charghi).

[3] Source : Tidjigja (Tagant).

[4] Source : Nouakchott

[5] Source : Brakna (Aleg).

[6] Source : Zouérate (Tiris Zemour).

[7] Source : Adrar (Atar).

[8] Source : Aleg (Brakna).

[9] Source : Aleg (Brakna).

[10] Source : Zouérate (Tiris Zemmour)

[11] Source : Elvouj (Tagant)

[12] Source : Rosso (Trarza)

[13] Source : Kiffa (Assaba)

[14] Source : Atar (Adrar)

[15] Source : Nouamghar (Dakhlet Nouadhibou)

[16] Source : Zouérate (Tiris Zemour)

[17] Source : Walata (Hodh Oriental)

[18] Source : Timbedra (Hodh Oriental)

[19] Source : Atar (Adrar)

[20] Source : Tagant

[21] Source : Nouamghar (Dakhlet Noudhibou)

[22] Kheïmadha : oiseau voisin du pigeon, de couleur brune, sortant surtout la nuit.

[23] Source : La région du fleuve

[24] Source : Tidjikja (Tagant)

[25] Source : La région du fleuve

[26] Source : La région du fleuve

[27] Source : Tintane (Hodh Occidental)